Cela s’est joué à deux lancers francs.
En toute fin de match, Buskey a le sort de la rencontre entre ses mains. Impérial jusque-là après plus de 39 minutes passées sur le parquet, le joueur de Feurs, sans doute exténué, manque ses deux lancers cruciaux. Et c’est finalement Lorient qui arrache la victoire dans un match haletant, face à un adversaire du soir particulièrement redoutable. Feurs a mené presque toute la rencontre, ce qui peut donner à ce dénouement un goût de hold-up.
Personne ne pouvait anticiper une telle intensité. Menés de 14 points dès le premier quart-temps, les locaux ont passé le reste du match à courir après le score. C’est seulement dans les toutes dernières secondes que Lorient a pris l’avantage. Le suspense fut total jusqu’au coup de sifflet final. Comme l’a souligné Pascal, ce renversement ne s’est pas joué dans les ultimes instants, mais a commencé à se dessiner dès la fin de la première période. Et pour être plus précis, c’est le premier tir à trois points de Brahim, en début de second quart-temps, qui a remis l’équipe sur les rails. Bien que largement en retard, l’intensité défensive a alors nettement monté d’un cran, libérant les joueurs. Rien n’était écrit à l’avance. Et comme l’ajoute encore Pascal, il ne fallait pas que le match dure une minute de moins : dans ce cas, le résultat aurait sans doute été tout autre.
Le sort peut sembler cruel pour Feurs, notamment pour son meneur de jeu. Mais il faut rappeler que Lorient a connu une entame de match très difficile : beaucoup de ballons perdus, de tirs manqués, et un faible pourcentage aux lancers francs (18 sur 34) pendant 40 minutes. Malgré ces conditions peu favorables, les joueurs n’ont jamais renoncé et ont fait preuve d’une grande abnégation. En s’appuyant sur un banc fourni et des rotations efficaces — un luxe que peu d’équipes peuvent se permettre — Lorient a peu à peu comblé son retard jusqu’à renverser la situation dans un final spectaculaire. Le coach retiendra surtout que, comme lors de nombreuses rencontres cette saison, les joueurs n’ont rien lâché. “Nous étions en grande difficulté en première phase. Cela aurait pu ressembler au scénario de l’an dernier, où il a fallu espérer un maintien administratif. Mais cette fois, les joueurs se sont battus, et le staff a œuvré dans l’ombre pour finir cette deuxième phase de façon honorable.” Bien sûr, la saison n’a pas été à la hauteur des rêves de début d’année. Mais à la lumière de cette seconde phase — et de cette victoire en particulier — les joueurs peuvent sortir la tête haute du Palais des Sports de Kervaric. “C’est pourquoi je tiens à leur rendre hommage ce soir”, conclura le coach.
Sur ce match, le terme de hold-up peut sembler approprié. Mais il ne faut pas oublier que Lorient a remporté trois des quatre quart-temps. Preuve que les joueurs n’ont jamais cessé d’y croire. Il a fallu énormément d’efforts pour combler les 5 à 6 points de retard traînés une grande partie du match. Pas forcément de déclic, mais une continuité dans l’intensité défensive, comme souvent ces dernières semaines. Face à une grosse cylindrée comme Feurs, ce n’était pas chose facile — d’autant que l’équipe adverse retrouvait l’un de ses meilleurs éléments. “Feurs est une très belle équipe, qui aurait pu, tout comme nous, prétendre à la poule haute”, confiera le coach. “Mais nous savions qu’en maintenant cette pression défensive, cela finirait par payer — aussi bien physiquement que mentalement.” Et puis, impossible d’oublier le soutien incroyable du public. Dans les trois dernières minutes, Kervaric s’est levé comme un seul homme, avec des encouragements constants. “C’est la première fois que j’entends le palais à ce niveau”, dira le coach, ému. Merci à vous, cher public.
Avec cette victoire, le CEP Lorient jouera bien en Nationale 1 masculine la saison prochaine. Il reste un dernier match, à Avignon, en fin de semaine. Un long déplacement, certes, mais sans pression. Quel soulagement pour les dirigeants, qui peuvent enfin se projeter vers l’avenir. En espérant qu’il soit, cette fois, à la hauteur de toutes les ambitions.
📸 Olivier Pln
Score par période : 13-27, 22-15, 14-13, 26-19
Evaluations collectives 82 / 93
#PartageonsCEP 🔵⚪